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Economie et décroissance

Introduction

L’ancêtre d’homo-sapiens a commencé à fabriquer des outils de pierres taillées. A la fin du XXème siècle, l’homme marchait sur la lune et envoyait des vaisseaux dans l’espace. L’activité économique est définie par cette appropriation et cette transformation du monde extérieur par l’homme. Celui-ci produit des biens et des services. Il les répartit et les consomme et essaye de fabriquer d’autres outils afin d’améliorer sa production. Les produits deviennent de plus en plus performants et perfectionnés engendrant une domination sur le monde extérieur toujours plus accrue.

I - Les gains de productivité

Les Temps ModernesL’évolution économique se traduit forcément par une évolution plus ou moins consciente des gains de productivité. Une augmentation de la productivité se traduit alors par une politique allant dans le sens : produire plus de biens en moins de temps. Ainsi, on a vu naître lors de l’évolution industrielle, le taylorisme. Cette méthode de travail consistait à réduire au maximum les gestes inutiles afin d’optimiser le rendement. Une illustration assez réelle de ce phénomène est le film de Charlie Chaplin « Les temps modernes ». A la même période est apparu le fordisme, un mode de développement de l’entreprise. Le but était d’uniformiser les produits pour les avoir en plus grande quantités et réduire ainsi, le coût de production. Petit à petit, en multipliant des objets comme les machines, les moyens humains ont été économisés. Ce gain de productivité a permis à l’homme d’augmenter son niveau de vie. Et, plus cette multiplication de biens assure sa survie, plus l’homme se rend compte de sa puissance de domination sur son environnement. C’est pourquoi, nous connaissons aujourd’hui des élevages intensifs, de l’agriculture intensive, une appropriation puisant toutes les ressources des fleuves, des mers, de la terre dans son ensemble.

II - Les crises économiques

Cependant, l’évolution économique est marquée par des périodes de stabilité et de crises. Toutes les crises sont dues à un mauvais fonctionnement et lorsqu’un système a atteint des limites, il se désarticule et se retrouve en crise. Celles-ci, d’un côté montrent la fragilité de notre économie et d’un autre côté, sont un bon moyen pour en construire une meilleure.

III - Les pôles dominants de l'économie

L’économie actuelle est étroitement liée à une hiérarchie. Il y a des pôles dominants comme l’Amérique et il y a des pôles dominés. Un autre pôle est mis en place mais il est difficile de cerner sa domination de façon géographique. Les banques et les multinationales créent des réseaux mondiaux, tel qu’une véritable toile d’araignée. Ce système échappe à la compréhension de toutes les populations. Les réseaux sont gérés par des satellites artificiels fonctionnant 24 heures sur 24. Et, ce pour conclure à l’émergence d’un marché financier mondial.

Ces réseaux mondiaux ont permis de développer des institutions supranationales dont les objectifs et leurs organisations sont difficiles à cerner. Le F.M.I (fond monétaire international) est une institution monétaire qui a crée une monnaie internationale en proposant des tirages de monnaies spécifiques et a amplifié son rôle de prêteur international. Ainsi, chaque fois, qu’un pays est endetté, des experts diagnostiquent leur situation et le F.M.I impose des compressions de budget, des resserrements de crédit bancaire…Cette institution contrôle les états et leur impose des restrictions. La banque mondiale, quant à elle, autorise des prêts au pays en voie de développement pour des projets précis ce qui lui permet de mieux les utiliser à des fins commerciales. Ces deux institutions sont complémentaires et travaillent avec des banques privées, des grandes entreprises, les gouvernements les plus industrialisés. Les banques et les entreprises finissent par se concentrer ne laissant de place qu’aux plus performants. Les firmes et les banques peu rentables disparaissent sous la pression ou sont obligées de fusionner. Ce système entraîne la création de multinationales et d’instituions supranationales dominant tout le monde.

IV - Les conséquences de ce système économique

A - L'accélération économique

Nous connaissons une accélération de l’économie qui s’explique par une accélération de nos sociétés qui sont elles-mêmes le produit de l’évolution technologique, technique, éducative, culturelle et sociale. Cette accélération aberrante de l’économie débouche sur la mondialisation qui ne peut se traduire que par des catastrophes écologiques et de graves problèmes sociaux. Ce phénomène oblige nos gouvernements à créer des mesures libérales ce qui peut engendrer, soit une dictature mondiale pour maintenir ce système en plongeant toutes les populations dans l’ignorance, soit, ce phénomène va entraîner une crise.

B - L'avenir de la planète en danger

L’homme transforme la nature de plus en plus et perturbe toues les écosystèmes à cause de cette accélération économique. Les grands équilibres sont menacés et l’avenir de l’humanité est peu prometteur. A cause de notre course à la production et à la consommation, nous avons déréglé notre planète : sa biomasse et son climat. Les effets environnementaux sont bien réels et un risque aux conséquences irréversibles sur la biodiversité est donc à craindre. Mais les enjeux politiques et économiques sont grands et il est difficile de mettre en place des actions. Au début de son existence, l’homme ne vivait que de cueillette. Ensuite, il a commencé à produire quelques outils. Ces outils ont permis l’émergence des premières civilisations. Celles-ci ont d’abord crée des empires. Au XVIème siècle, l’Europe s’est lancée à la conquête mondiale par la colonisation. Au XXème siècle, elle a étendu son influence sur pratiquement tous les pays, sauf le Japon. Après la crise de 1970, dont l’un des facteurs était le pétrole, l’Amérique a pris le relais en implantant ses Mc Donald et son coca-cola. Aujourd’hui les banques et les multinationales dirigent le monde. Cette volonté de domination entraîne des productions liées à un commerce internationale et demande des quantités d’énergies énormes par le transport, les industries, la fabrication d’objets, l’habitat, l’agriculture et l’élevage intensif. Toutes ces activités humaines émettent dans l’atmosphère, dans les terres, dans les mers et les fleuves des substances extrêmement dangereuses pour l’environnement et donc pour toute la planète et ce qu’elle constitue.

C - Emplois précaires et chômage

SDFCette accélération économique entraîne de graves problèmes sociaux. En 1950-1960, la production avait permis aux entreprises de faire des profits et elles rémunéraient les salariés en fonction. Le pouvoir d’achat allait en conséquence. Après la guerre, un phénomène de surconsommation s’est développé grâce à cette croissance. Mais dans les années 1970, celle-ci a diminué. Les salaires sont restés stables mais les entreprises voulaient garder leurs bénéfices et le pouvoir d’achat ne suivait donc plus. Afin de conserver leurs profits, les entreprises ont été obligé d’innover toujours plus, de baisser les salaires, de créer des emplois à temps partiels et précaires, des petits boulots en fonction de la demande. Ainsi, les écarts de richesse entre les différentes classes sociales se sont considérablement accrus. Aujourd’hui, les multinationales doivent continuellement déterminer le circuit économique (examen es structures de consommation, d’achat, d’épargne des ménages, de demande, d’offre…). Et ce, afin de rester solvables et continuer à produire internationalement. Elles doivent donc rechercher des gains de productivité pour rester concurrentes ce qui génère du chômage. Car la part des salaires devient alors une perte de profit.

D - Les pays pauvres victimes des enjeux économiques

BidonvilleLe haut de la hiérarchie est, comme nous avons pu le constater, occupé par les banques et les multinationales. Elles sont implantées pour la plupart dans les pays industrialisés. Cependant, elles s’implantent également dans les pays du tiers monde car ces derniers sont une grande sourde de profit. En effet, certains pays pauvres produisant du pétrole deviennent intéressants pour les géants car cette ressource est très rentable. Nous avons pu le remarquer avec la guerre en Irak, le gouvernement américain a mis la main sur les ressources pétrolières du pays. De même, d’autres pays pauvres produisant des céréales, du thé, du café, des agrumes… ne peuvent nourrir leur population locale car les entreprises et les banques s’approprient ce marché pour combler les plaisirs et les satisfactions des pays riches en surplus alimentaire. On estime que 40 % des productions céréalières des pays pauvres sert à nourrir le bétail des pays riches occidentaux pour que ces derniers mangent de la viande. Les pays pauvres sont donc sous domination des riches. Les entreprises se délocalisent de plus en plus car dans ces pays démunis la main d’œuvre est moins chère et abondante donc c’est un gain de productivité et financier énorme. Les produits peuvent être exportés et vendus à des prix très concurrentiels avec ce principe car l’exploitation des pauvres devient une source de profit et donc un avantage pour les plus grandes entreprises. Mais en contrepartie, les rations alimentaires dans ces pays diminuent entraînant encore plus de pauvreté et de famine au sein des populations. Mais ces délocalisations n’auraient pas été possibles sans l’insouciance et l’inconscience des consommateurs qui ne se soucient guères des conséquences de leurs achats. Pour conclure sur l’appauvrissement des pays du tiers monde, un autre problème participe à cette misère. Ils sont obligés d’emprunter des sommes gigantesques à la banque mondiale et sont alors d’autant plus contrôlés par le F.M.I ce qui engendre des restrictions encore plus poussées. Ils ne peuvent donc pas suivre cette course économique et ne peuvent pas non plus se développer.

V - L'impuissance face au système

En matière de politique économique, certains gouvernants des états se sont retranchés et ne peuvent plus lutter contre les instituions supranationales et les multinationales. Celles-ci transcendent toutes les frontières des organismes nationaux. Les politiques étatiques n’arrivent plus à maîtriser cette superposition de réseaux qui contrôle toute l’économie. Des évènements comme l’inflation et le chômage ne peuvent plus être résolus par les gouvernants car ces problèmes majeurs sont générés par les banques et les entreprises. Les états sont constamment endettés, leur budget n’est plus gérable car il est déficitaire et ils ne peuvent pas rembourser leurs intérêts donc encore moins l’emprunt global. Cette réalité les a obligés à privatiser des services publics qui leur reviennent trop chers. Bientôt nous verrons sûrement naître la privatisation des écoles, des universités, des hôpitaux publics…qui deviennent des coûts financiers trop importants. De plus, les institutions supranationales mettent de fortes pressions et imposent les orientations à suivre en matière de politique dans les états sous peine d’appauvrissement du pays et de sa population, de crises sociales, d’écarts trop grands de salaires entre les riches et les pauvres. Ainsi, des politiques libérales se mettent en place dans tous les pays. Des problèmes comme la violence, le chômage, la précarité ne sont plus résolus afin que les citoyens soient demandeurs de lois sécuritaires au détriment des libertés. Cette politique est nécessaire pour justifier cet acte. Ensuite, les lois sont conçues pour ne pas être appliquées. Elles sont d’abord faites pour aller dans le sens du citoyen : protection du consommateur, protection de l’environnement, protection des droits individuels, législation du travail et des droits des salariés. Mais aujourd’hui, tout l’art de gouverner consiste à imaginer des mesures qui font plaisir au citoyen mais qui ne soient pas en contradiction avec les intérêts des multinationales et des banques. Nos gouvernants ne sont que des pantins car ils sont sous domination de ces institutions que leur donnent les directives. D’autres gouvernants font partie intégrante de ces institutions. Dans un système comme le nôtre, un état policier est obligatoire. C’est pourquoi nous subissons une répression constante. Celle-ci est indispensable pour éviter des révoltes. Afin que nous ne soyons pas capables de comprendre ce système, nous sommes maintenus tels des robots. Les médias, la publicité, la télévision participent activement à notre lobotomisation et notre ignorance. De plus, maintenir des écarts entre les riches et les pauvres permet de garder les plus démunis dans l’incompréhension et de les manipuler à souhait. En 2004, la ligue des droits de l’homme dénonçait un recul impressionnant des libertés en France. Finalement pour éviter la mise en place d’une dictature mondiale, une crise paraît indispensable.

VI - Quelles solutions?

Nous venons de présenter un aperçu de la complexité des administrations supranationales. Mais tout cela est déjà tellement incompréhensible pour la majorité des personnes qu’il semble inutile d’aller plus loin dans notre raisonnement. D’ailleurs pourrions-nous le faire sans tomber dans la science fiction ? Certains spécialistes du sujet n’hésitent pas à parler d’un complot mondial alors que d’autres émettent l’hypothèse que ce système économique, de part sa complexité, serait devenu, au même titre qu’un écosystème, une entité à part entière qui s’autorégule. Nous terminerons donc cette recherche dans ce Terra incognita avec une question et deux citations :

  • « Les agences bancaires sont soumises hiérarchiquement à la banque de France, la banque de France à la banque centrale européenne et cette dernière à la banque mondiale. Quel pourcentage de la population peut me dire qui dirige cette ultime institution ?
  • « Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d’une nation, et je n’aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois. » Amchel Mayer Rothschild.
  • « Si les gens de cette nation comprenaient notre système bancaire et monétaire, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin. » Henry Ford Sr.
  • A - La consommation comme arme

    Face à ce type d’organisation infiniment complexe, comment pouvons-nous lutter ? Sommes-nous condamnés à toujours n’y rien comprendre et à subir leurs lois ? Non, car encore une fois le pouvoir est dans les mains du consommateur. En effet, tout ce système économique est basé sur la sacro-sainte croissance. Cette fameuse croissance qui ralentit ou accélère sans en faire bénéficier les couches populaires les plus pauvres ou les pays du tiers monde. Nous allons donc casser ce mythe ; car la croissance n’est qu’une chimère. En effet, comment est-il possible de croire en une croissance infinie, éternelle et exponentielle, dans un monde qui lui, est fini et qui croule déjà sous une surexploitation des ressources naturelles ? La réponse est simple ; c’est impossible. Cette croissance s’arrêtera d’elle-même un jour ou l’autre. Et alors qui sait ce qui se passera. Cependant, il devient urgent d’avancer cette date car la planète ne peut déjà plus supporter nos excès. Si tout le monde vivait comme vit le Français moyen, il faudrait l’équivalent de 3 fois notre Terre pour éliminer nos déchets. C’est pourquoi même la notion de développement durable constitue une contradiction en soit ; car on ne peut pas concevoir un développement économique continu tout en s’assurant que les générations futures pourront répondre à leurs besoins tout aussi surdimensionnés que les nôtres.

    B - La décroissance

    Même le développement durable est à bannir de nos esprits. Comment le consommateur peut-il agir alors ? Et bien un nouveau concept économique apparaît : la décroissance. Nous imaginons d’ici un Français moyen nous répondre qu’il ne veut pas renoncer à son confort, à son petit luxe, qu’il ne veut pas vivre en grotte… La décroissance n’est en rien un retour en arrière mais un retour à une certaine raison et une certaine sobriété. Quelle avancée sociale y-a-t-il à ce qu’un yaourt ait parcouru 3000 kilomètres avant d’arriver dans notre frigo (distance moyenne réelle) ? Alors qu’il y a 100 ans, ce même yaourt provenait de la ferme d’à côté, qu’il était de meilleure qualité, plus sain et conditionné dans un matériau recyclable. Quand nous disons que c’est au consommateur d’agir, c’est pour lui faire comprendre que c’est à lui d’acheter des produits équitables, moins polluants, biologiques, locaux ou de saison ; et surtout de diminuer sa consommation. Quel besoin de changer de déodorant tous les deux mois quant un déodorant écologique peut durer 3 ans ? Quel besoin de vider sa bouteille de lessive dans les machines lorsque des noix biologiques ont le même résultat et durent dix fois plus longtemps ? Quel besoin d’avoir une garde robe de 20 mètres carrés alors que quelques vêtements écologiques permettent de se changer régulièrement ? Consommer moins c’est aussi produire soi-même. Des personnes vivant en campagne et ne jardinant pas se privent de légumes sains, meilleurs et surtout gratuits. C’est également avoir l’énorme satisfaction d’avoir construit soi-même sa maison en matériaux écologiques. C’est encore réduire sa facture d’électricité en investissant dans une éolienne, des panneaux solaires ou une meilleure isolation.

    Pour conclure, malgré cette complexité du monde économique, il est possible d’agir concrètement. Agir en modifiant son comportement. Consommer moins et consommer mieux c’est aussi vivre plus sainement. Entrer dans l’action en se changeant soi-même est la seule forme de lutte où on est sûr d’avoir un résultat. Ainsi, ces multinationales n’auront plus que deux issues : soit s’adapter à la décroissance, soit disparaître. Mais dans les deux cas, leur histoire se termine ; car seul des petites entreprises n’ayant pas comme but premier le profit peuvent trouver leur place dans une telle évolution.


       
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