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Industrie du textile

Introduction

Industrie du textileL’industrie du textile transforme les fibres naturelles et les assemble en tissus qui seront utilisés par les industries ou les artisans pour produire des vêtements, de l’ameublement, des revêtements divers. Cette industrie utilise des quantités énormes d’eau pour nettoyer la matière première et pour de nombreuses étapes de nettoyages ; la graisse, l’huile, les couleurs et les produits chimiques qui sont utilisées en grandes quantités lors de la production. Nous pouvons distinguer deux sous catégories de fibres naturelles. Les fibres animales qui nécessitent l’exploitation et la mort d’animaux car la production des fibres animales est étroitement liées au commerce de la viande.  Et, les fibres végétales qui peuvent être produites de façon équitable et écologique et qui ne nécessitent pas de souffrance d’êtres sensibles.
L’industrie du textile n’utilise pas seulement les fibres. Elle se permet également de tuer des animaux pour récupérer leur peau ou leur toison afin de produire du cuir et de la fourrure utilisés pour toutes sortes de vêtements. Cette tolérance d’agression d’êtres sensibles et innocents est une incitation à la violence. De, plus ces pratiques ont des conséquences environnementales et sociales importantes.

I - Les fibres animales

Les fibres animales sont constituées à partir des poils ce qui permet de fabriquer des fibres de laine et de sécrétion animale pouvant produire la fibre de soie. La récupération des fibres animales nécessite la souffrance de ces derniers.

A - La laine

La laine désigne un ensemble de fibres provenant d’animaux différents (laine de mouton, laine angora, laine cachemire, laine du mohair, laine alpaga). L’industrie de la laine ne semble pas au premier abord entraîner de souffrance animale. Mais à l’origine les moutons muent d’eux-mêmes, l’homme n’a pas toujours tondu les animaux. Mais les éleveurs ont fait en sorte de créer des races qui ne muent pas afin d’acquérir un meilleur profit. Donc le but d’un industriel, comme tous les autres commerces liés aux animaux, n’est pas le bien-être animal mais la recherche de rendement. Et ce n’est évidement pas les petits éleveurs qui fournissent de la laine pour un commerce international.

1 - La laine de mouton

MoutonsNous nous demandons rarement ce que peut engendrer la production de la laine de mouton. D’une part, une grande partie de la laine est importée d’Australie, le plus gros producteur devant la Chine. L’Australie utilise le trafic par voie maritime. Lorsque les moutons cessent d’être productifs, ils sont exportés pour être abattus dans d’autres pays. Les moutons malades et les agneaux sont jetés à la mer. Les traversées sont souvent très longues, 3 semaines voire plus. Les moutons ne peuvent donc se détendre et sont obligés de rester au contact permanent de leurs excréments avant d’arriver à leur but final : la mort. D’autre part, les moutons d’Australie sont élevés en plein air mais de façon intensive. Donc, leur espace est très restreint. A cause de ces élevages massifs, les éleveurs ne peuvent pas les soigner et les entretenir de façon correcte. Ils sont bien trop nombreux pour que les éleveurs se préoccupent de leur bien-être.
TextileLors de sécheresse, les éleveurs n’ont pas les moyens suffisants pour abreuver leurs moutons en nourriture et en eau et des troupeaux sont laissés à l’abandon. Ensuite pour des questions de rentabilité, les éleveurs les castre, leur coupe la queue, leur prélèvent de la chair pour éviter des infections dues à l’excès de laine, sans soins et sans anesthésie. Leurs plaies n’ont souvent pas le temps de cicatriser et sont envahies par les mouches. Toujours pour des questions de rentabilité, les moutons sont tondus l’hiver. Leur température interne normale est de 39°C. Ils ont donc très chaud l’été et beaucoup meurt l’hiver car leur laine ne peut plus les protéger.

2 - L'angora

AngoraLa France occupe la première place mondiale dans la production de la fibre textile du lapin blanc : l’angora. Cette fibre est obtenue par l’épilation de lapins sélectionnés pour leur production de poils. Cependant, même si cette pratique est dite peu douloureuse pour le lapin, il en résulte que celui-ci se refroidit vite si on ne le réchauffe pas par un moyen totalement artificiel : bouillotte, manteau, lampe chauffante… On voit alors bien le paradoxe d’épiler un lapin pour le couvrir avec un manteau (pourquoi pas fait avec ses propres poils). Quant à l’utilisation d’une lampe chauffante sur une peau fragile mise à nue et qui n’a pas l’habitude de l’être, je vous laisse imaginer le résultat. De plus, la majorité des éleveurs font ingurgiter des produits chimiques à leurs animaux dans le but de faciliter la récupération du poil.

3 – Les autres laines (le cachemire, le mohair, le pashmînâ, l’alpaga)

AlpagaEn ce qui concerne les autres laines, elles sont produites dans des pays où la protection animale est quasiment inexistante. La Mongolie est le premier producteur mondial du cachemire, fibre provenant de la chèvre du cachemire. Le Mohair, laine fabriquée à partir de la toison de la chèvre angora, est majoritairement fabriqué au Népal. Le pashmînâ aussi appelé « l’or en fibre » est une fibre très fine issue d’une chèvre de l’Himalaya. L’alpaga est un ruminant voisin du lama qui produit une fibre plus douce, plus chaude et plus résistante que la laine de mouton et sa production s’effectue en Amérique du Sud. Comme dans tous les commerces liés aux animaux, lorsque ces derniers ne sont plus rentables, ils sont abattus pour leur chair. En effet, la chèvre ne sert pas seulement à fabriquer de la laine. Elle produit également du lait, du beurre, du fromage et est élevée pour sa viande. Donc cautionner tout commerce de laine, c’est cautionner le commerce de la viande et donc de la mort d’un être sensible.

4 - Conclusion pour la production de la laine

Finalement la production de tous les commerces de laine engendre de l’exploitation, de la souffrance et de la cruauté envers les animaux. Cela devrait être une raison suffisante pour choisir des textiles végétaux comme le chanvre, le lin, le coton… Aucun animal n’a demandé à être enfermé en clapiers ou en champs et à se faire utiliser comme un objet dans un but commercial. Nous n’aimerions pas être traités de la sorte alors laissons la liberté aux animaux, ne les sélectionnons pas pour obtenir des races performantes comme s’il s’agissait de machine. Tout être sensible doit pouvoir être laissé à l’état naturel.

B - La soie

SoiePour récolter de la soie, il faut récupérer les fibres du cocon que la chenille du bombyx du murier fabrique petit à petit. La chenille ne peut donc pas muer et meurt d’épuisement ou d’inanition. Ces chenilles sont donc sacrifiées pour récupérer ce textile de luxe. Pour fabriquer 10 grammes de soie, il faut exploiter environ 150 chenilles.

II - Les fibres végétales

A - Le coton

CotonLe coton est une fibre végétale qui entoure les graines du cotonnier, plante des régions tropicales et subtropicales arides.  Cette fibre est ensuite transformée en fil puis tissée. Le coton est la fibre naturelle la plus produite dans le monde. Seulement, la culture conventionnelle du coton a de nombreux inconvénients.

1 - Une culture conventionnelle polluante

CotonEn premier lieu, cette culture est la plus polluante de la planète. Elle utilise environ 24% des pesticides vendus dans le monde alors qu’elle ne représente que 2,4% des surfaces agricoles. Ainsi, l’eau, les sols et l’air aux alentours de ces cultures sont pollués. Ces pesticides contiennent notamment des produits cancérigènes (107 ont été comptabilisés dans différents produits). Les populations les plus touchées sont évidemment les agriculteurs travaillant au contact de ces substances nocives. Chaque années, 1 million de personnes sont intoxiquées et 22 000 personnes meurent de cette culture dans le monde.

2 - Un besoin en eau démesuré

De plus, La culture traditionnelle du coton nécessite énormément d’eau. Elle a donc besoin d’une irrigation intense qui provoque un assèchement des cours d’eau. On peut ainsi constater une diminution de 60% de la surface de la mer d’Aral depuis 1960 dont la culture du coton est en majorité responsable. On estime, au rythme actuel de son assèchement, qu’elle aura totalement disparue en 2025.

3 - Le danger des OGM

Nous pouvons ajouter que, depuis que des firmes comme Mosanto brevètent le vivant, le coton OGM inonde le marché. Ce coton est d’abord présenté par ces multinationales comme ayant un meilleur rendement et ne nécessitant pas de pesticides car la plante se défend elle-même. Cela est vrai pour la première année de culture. Seulement, à cause des particularités de ce coton, les sols s’épuisent rapidement et les insectes deviennent de plus en plus résistants. Ainsi, dès les années suivantes, les agriculteurs doivent s’endetter pour acheter des pesticides et des engrais qu’ils utiliseront en quantité croissante. Mais ce coton a encore une tare. Les producteurs ne peuvent plus replanter d’une année sur l’autre les semences qu’ils ont récoltées à cause de la stérilité de ces graines et du brevet à payer tous les ans. Ce coton génétiquement modifié est donc extrêmement nocif pour l’environnement mais aussi pour les populations vivant de sa culture à cause de la dépendance économique qu’il entraîne. Enfin, 70% du plant de coton est utilisé pour le fourrage des animaux et pour fabriquer de l’huile de graine de coton. Or l’innocuité de l’ingestion de ces OGM n’a jamais été démontrée.

4 - Le coton équitable et biologique

Depuis quelques années, certaines entreprises ont misé sur le coton biologique et/ou équitable. Le coton biologique a l’avantage de ne pas polluer l’environnement, de ne pas nuire à la faune et de respecter l’agriculteur en ne l’obligeant pas à s’endetter pour acheter des pesticides, des engrais ou un brevet d’exploitation. Quant au coton équitable, il a la particularité de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des agriculteurs. Cependant, certains cotons équitables peuvent être génétiquement modifiés, ce qui est en total contradiction avec les principes du commerce équitable comme nous l’avons souligné plus haut. L’idéal est donc d’avoir les deux certifications : biologique et équitable pour s’assurer la plus grande éthique. Ce type de coton n’est pour l’instant utilisé que par certaines sociétés récentes et plus ou moins marginalisées car ce produit n’intéresse pas les grandes marques étant donné le plus faible bénéfice effectué.

B - Le chanvre

1 - Une plante résistante

ChanvreLe chanvre est une plante poussant très bien sous un climat tempéré. C’est un végétal robuste et à croissance rapide. Sa culture ne nécessite donc pas de pesticides ni d’engrais chimiques, mais cela n’empêche malheureusement pas certains agriculteurs d’en employer pour améliorer leur rendement. En revanche, sa culture est gourmande en azote d’où la nécessité de la rotation de culture. Malgré ses bonnes caractéristiques, la culture du chanvre a été boudée à cause de sa mauvaise réputation. Or le chanvre utilisé pour ses fibres ou ses graines ne contient qu’un taux très faible de THC (substance psychotrope) qui est très règlementée.

2 - Utilisation des fibres du chanvre

Cultivé pour sa fibre souple et résistante, la fibre de chanvre était utilisée autrefois pour confectionner les voiles des navires. Aujourd’hui, elle permet de confectionner des vêtements de qualité qui respirent, thermorégulateurs, solides et très faciles à entretenir. La fabrication de tissu de chanvre ne produit pas de déchets issus de la plante puisque tout est utilisé. La graine peut être mangée ou pressée pour obtenir une huile de grande qualité. Les résidus peuvent être utilisés en compost, pour fabriquer de la laine de chanvre ou du béton de chanvre (pour l’habitat écologique) ou pour fabriquer du papier de chanvre.

3 - Une plante adaptée à notre climat

ChanvreLa France est le second producteur mondial de chanvre (8500 ha/an), derrière la Chine. Cette plante est utilisée depuis des siècles pour ses diverses productions : ses graines (chènevis), son huile, sa cellulose, ses fibres… Sa culture locale permet donc, si elle est biologique, de ne pas polluer à outrance en limitant énormément le transport. Le chanvre bio est donc, pour l’instant une des meilleures fibres utilisées dans l’industrie vestimentaire de par son faible impact sur l’environnement. De plus, on peut dire que la culture du chanvre permet de réduire l’effet de serre puisque 1 ha de chanvre fixe 5 fois plus de dioxyde de carbone que la même surface de forêt équatoriale.

C - Le lin

LinLe lin est la première plante à avoir été utilisée pour fabriquer du textile (il y a 12 000 ans). C’est une plante herbacée cultivée dans les régions tempérées et subtropicales qui compte près de 200 espèces. A partir de sa tige fibreuse est fabriqué un tissu portant ce même nom.

Le lin est un matériau écologique pour plusieurs raisons. En premier lieu, c’est une plante poussant sous nos climats donc pas besoin d’utiliser des carburants pour l’importer. L’Europe est le premier producteur de lin (2/3 de la production mondial) et la Normandie y occupe une place de choix tant sur un plan quantitatif que qualitatif. Ensuite, cette plante requiert cinq à dix fois moins d’intrants (pesticides, engrais) que le coton car sa culture n’épuise pas les sols ; cela engendre donc un impact écologique moindre. De plus aucune irrigation n’intervient pendant sa croissance, ce qui évite d’épuiser le milieu en eau. Enfin, la transformation même de la plante en fibres respecte l’environnement car contrairement à la viscose, son rouissage ne nécessite ni énergie, ni solvants.

Bien sûr, il est nécessaire d’ajouter que pour qu’un vêtement en lin soit vraiment écologique, il convient que la culture de cette plante soit biologique. Sans cela, tous ces avantages ne sont que de la poudre aux yeux.

D - Les autres fibres végétales

Outre le coton, le chanvre et le lin, il existe de nombreux autres textiles végétaux qui peuvent être fabriqués à partir de diverses plantes.

Le rami est une plante cultivée en Asie, qui permet d’obtenir jusqu’à six récoltes par an, qui sert de plante ornementale et à fabriquer un textile du même nom.

Le jute est un arbuste asiatique dont la fibre, si elle n’est pas traitée, ne permet que de confectionner des sacs  à cause de sa forte teneur en lignine.

L’alfa est une plante herbacée poussant sur le pourtour du bassin méditerranéen. Les fibres issues de ses feuilles peuvent servir à fabriquer des cordages. C’est une plante intéressante car elle permet de lutter contre l’érosion des sols dans les steppes arides.

Le bambou est une plante qui pousse sur tous les continents sauf l’Europe et l’Antarctique. Sa culture a un impact non négligeable sur l’environnement étant donné que le bambou développe des rhizomes (tiges souterraines) qui permettent de lutter contre l’érosion des sols, ceux des plaines inondées par exemple. De plus, certaines espèces de bambou se développent à grande vitesse. Le bambou géant peut pousser à une allure atteignant 1m par jour. Enfin, la fibre de bambou a des propriétés dermatologiques étonnantes. Elle est antibactérienne et quatre fois plus absorbante que le coton. Cependant, la fabrication de fibres à partir de celui-ci nécessite un traitement polluant.

La viscose est une fibre issue de la cellulose mais sa transformation nécessite également des traitements polluants.

De nombreuses autres plantes peuvent ainsi fournir des fibres pour l’industrie du vêtement comme le soja, les algues, la noix de coco, le maïs... Nous devons alors discerner celles dont la culture a le moins d’impact sur l’environnement et dont la transformation est la plus écologique possible.

E - Conclusion sur les fibres végétales

Nous venons de voir que de nombreuses fibres végétales peuvent être utilisées par l’Homme. Il convient cependant de les distinguer en fonction de leur impact sur l’environnement. Pour que celui-ci soit minimal, il faut la réunion de plusieurs critères : que la culture soit locale, qu’elle soit biologique et donc ne nécessite ni pesticides ni engrais, qu’elle n’épuise pas les sols, qu’elle soit peu gourmande en eau et que les différentes étapes de fabrication des fibres à partir de la plante ne demande pas de traitements chimiques. Attention, les appellations « biofibres » et « fibres naturelles » ne signifient pas que la culture des plantes est biologique.

Nous pouvons alors constater que dans nos régions, c’est le chanvre qui est le textile végétal ayant l’impact minimal sur l’environnement. Ensuite c’est le lin qui est à privilégier. En revanche, il est également possible de consommer des textiles plus exotiques, comme le coton, si ceux-ci sont issus de l’agriculture biologique et du commerce équitable. Le seul impact néfaste sera alors dû à son transport.

III - Les fibres synthétiques

Les fibres synthétiques ont l’avantage d’être bon marché. Cependant, leur production nécessite l’utilisation d’énergies fossiles comme le pétrole ou le charbon ; ce qui en fait une industrie très polluante notamment à cause de ses rejet de gaz à effet de serre. De plus, ces fibres ne sont pas biodégradables. D’où le problème du devenir des déchets après l’usure des vêtements.

La filature, le tricotage et la confection ne sont pas vraiment dangereux pour l’environnement car cela est fait mécaniquement. Mais aucune teinture naturelle n’a été découverte pour les fibres synthétiques répondant aux attentes des consommateurs. L’utilisation de teintures artificielles polluantes est donc généralisée pour ces matériaux.

Parmi les fibres  synthétiques, nous pouvons notamment citer l’élasthanne, les polyamides (nylon) et les polyesters.

IV - Le cuir

Le cuir est un textile issu du tannage de la peau d’animaux d’élevage. Malgré sa bonne biodégradabilité à l’état naturel, ce matériau est catastrophique en termes de respect animal, environnemental et social.

A - Un matériau issu de la souffrance

Avant que le cuir ne se retrouve sur nos vêtements, il a fallu tuer et enlever la peau d’un animal innocent. La plupart du cuir vendu et produit dans le monde provient de bovins, de chevaux, de chèvres et de moutons. D’autres espèces comme le zèbre, le crocodile, le kangourou, le serpent… sont également chassées et tuées spécialement pour leur peau. Le cuir de kangourou sert, par exemple, à fabriquer des baskets de grandes marques ou des gants de base-ball. Toutes les nuits 10000 kangourous se font massacrer pour ce commerce.

Dans la plupart des états indiens, l’abattage des vaches est illégal. Alors, on les oblige à parcourir de grande distance dans des conditions insoutenables pour les tuer afin de récupérer leur chair et leur peau. Les animaux sont épuisés par ce trajet mais les ouvriers les maltraitent pour qu’ils restent debout. Ensuite, ils se font dépecer vivant ou encore conscient. En Inde, de plus en plus de gens refusent d’acheter du cuir pour cette raison.

En France, les conditions ne sont pas aussi barbares mais l’abattage reste toujours très violent. Malgré l’interdiction des triques électriques, elles sont toujours utilisées pour envoyer des électrochocs aux animaux refusant d’avancer. De nombreux animaux sont également découpés vivants à cause de défaillances du système d’abattage. Et il ne faut surtout pas oublier que le transport du bétail s’effectue dans des conditions si atroces que de nombreux animaux meurent pendant ce trajet final : 10% de perte, c’est la règle. Enfin, en remontant encore la chaine, on retrouve les conditions d’élevage qui sont intolérables car la majorité des bêtes ne sont pas élevées en plein air mais dans des enclos si petits qu’elles ne peuvent même pas se retourner.

De plus, un cuir très chic est celui de veaux avortés. Pour l’obtenir, il ne faut rien de moins que faire avorter une vache laitière comme ça l’éleveur récupère le lait et le veau mort né fournira un cuir fin très prisé par les grandes marques de luxe.

L’industrie du cuir est donc un commerce lucratif et très puissant comme peut en témoigner le paragraphe suivant.

B - L'industrie du cuir, un lobby très puissant

L’état français oblige les éleveurs à traiter leurs bovins contre le varon depuis 1995. Le varon est une mouche qui, en pondant ses œufs dans la chair d’un bovin, entraîne une petite perforation sur leur peau. Cette vaccination obligatoire même chez les éleveurs bio a été faite au nom du bien être animal. La réalité est tout autre. En effet, quel crédit accorder à cet argument quand on sait que ces mêmes animaux seront élevés, transportés et massacrés dans les conditions abominables décrites précédemment. En fait, cette petite perforation faite sur la peau des vaches diminue la valeur du cuir et donc les revenus pour les abattoirs et les tanneurs car après cicatrisation, les tanneurs ne se rendent pas compte de ce défaut et sont obligés d’utiliser des traitements coûteux pour remettre le cuir en bon état. Le cuir en moyenne représente 40% des profits tirés d’un animal. Ce chiffre peut atteindre 80% pour une autruche. Alors que le varon était utilisé comme indicateur de santé par les éleveurs traditionnels (seul les animaux les plus faibles étaient touchés), il a servi de bouc émissaire pour éradiquer cet insecte et administrer une substance de plus aux animaux d’élevage. De plus, les éleveurs biologiques affirment que les jeunes bovins s’immunisent naturellement donc il ne sert à rien de leur prescrire un traitement. Ce problème n’est finalement pas d’ordre sanitaire mais économique.

Rien que le fait que l’industrie du cuir engendre la mort et la souffrance d’êtres sensibles devrait être un argument suffisant pour ne pas en consommer. Mais même celles et ceux insensibles à ces usines de mort qu’on appelle abattoirs  doivent refuser ce matériau à cause des conséquences que le tannage a sur l’environnement et sur les humains.

C - Conséquences environnementales

1 - L'effet de serre

Pour commencer, les élevages de ruminants nécessaires à la production de ce textile rejettent d’énormes quantités de méthanes dans l’atmosphère. Or, le méthane est un puissant gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. Il est 20 fois plus actif que le dioxyde de carbone. Ce réchauffement entraîne des inondations dans les pays du nord, de la sécheresse dans les pays du sud, la fonte des glaciers et l’augmentation du niveau des mers. Les animaux et leurs déjections produisent environ 900 tonnes de méthanes par an, soit 22 % de la totalité du méthane rejeté dans l’atmosphère.

2 - Les déjections animales

Un autre problème important qu’engendrent les élevages intensifs est le traitement des quantités croissantes d’excréments. Au Etats-Unis, les déjections animales ont contribué à polluer les rivières et les nappes phréatiques ; ainsi les poissons meurent à cause du rejet de fumier.

3 - La déforestation

DéforestationDe plus, l’un des facteurs responsable de la mort de nos forêts est dû  à la quantité excessive de nitrate qui résulte pour une grande partie du purin et du fumier. Les forêts sont également détruites pour laisser la place à d’immenses champs de culture pour l’alimentation du bétail et du bétail lui-même. C’est pourquoi le cuir importé du brésil est tout aussi responsable de la déforestation que l’industrie de la viande.

4 - La pollution des eaux

Pollution des eauxEnsuite, les guerres du futur ne seront plus menées pour le pétrole mais pour l’eau. On estime que la moitié de la consommation d’eau potable sert à l’élevage des animaux. L’industrie du cuir participe à un gaspillage d’eau énorme et à une pollution des eaux. Les nappes phréatiques françaises sont polluées à 90 % à cause de la trop grande quantité de nitrate. En Bretagne, la pollution des eaux due à l’élevage devient très inquiétante. Et en Europe, 50% des eaux sont dégradées pour la même raison. Il faut savoir que les eaux usées issues de l’élevage sont fortement chargées en ammoniac ce qui entraîne une sur-fertilisation des écosystèmes aquatiques. Ce phénomène engendre la prolifération des algues privant les fonds de lumière et d’oxygène et cela fait disparaître la biodiversité et crée des situations extrêmement polluantes.

5 - Le tannage et les teintures

Finalement l’industrie du cuir est étroitement liée à l’élevage intensif qui dégrade les écosystèmes. De plus, en terme environnemental, l’industrie du cuir utilise un processus de tannage qui demande l’utilisation de produits très nocifs (chrome, aluminium…), à tel point que la majorité des tanneries est installé dans les pays du tiers-monde car la législation des pays occidentaux les interdit ; elles sont considérées comme trop polluantes et dangereuses. Les teintures utilisées pour le cuir sont également dangereuses car elles sont rejetées dans les rivières, les fleuves des substances toxiques. Cet aller-retour du produit a lui aussi un coût environnemental vis-à-vis du pétrole utilisé pour le transport.

D - Conséquences de l'industrie du cuir dans les pays pauvres

Comme nous avons pu le voir, ce tannage s’effectue dans les pays pauvres à cause de leur absence de législation. Les produits nocifs utilisés contaminent également les employés qui travaillent dans ces tanneries créant ainsi des maladies chez les populations démunies. Par exemple, le cyanure est un poison extrêmement dangereux utilisé pour les teintures. L’absence de législation en termes de droit du travail dans ces pays fait du cuir un textile produit par l’exploitation à l’extrême des populations du sud et par l’utilisation de main d’œuvre infantile et sous-payée.

E - Conclusion

Le cuir est donc pour toutes ces raisons un produit qu’il convient de bannir de notre consommation puisqu’il ne respecte ni l’homme, ni l’environnement, ni l’animal. Il est vrai qu’il existe en France, des produits alternatifs comme certains synthétiques. Les principaux producteurs de ces synthétiques sont les U.S.A, Taïwan, le Japon et des pays en voie de développement. Donc l’importation de ces matériaux pollue par le transport et pollue par sa fabrication. Car ces synthétiques sont liés à des industries chimiques utilisant le pétrole. Ensuite, la qualité de ces synthétiques est très mauvaise car le profit prime sur la qualité du produit et c’est un textile qui respire peu. Nous refuserons donc de traiter avec ce type de fabriquant. Il existe des entreprises qui fabriquent des produits synthétiques de qualité, très peu polluants pour répondre à une éthique écologique. Mais ces produits sont très peu connus du marché français.

V - La fourrure, une souffrance inutile

La fourrure constitue la peau des animaux avec leurs poils préparée pour constituer un vêtement ou une doublure. Ce commerce extrêmement cruel entraîne la mort de 25 millions d’animaux par an à travers le monde. Les animaux passent soit leur vie dans des cages minuscules, soit subissent le braconnage. Afin de produire de la bonne fourrure, les fourreurs utilisent une mise à mort douloureuse. Ces industries cruelles et inutiles servent à satisfaire un commerce de luxe. Des pays comme la Russie ou le Canada utilisent le piégeage en raison de la rigueur du climat. En Europe, les renards, les loutres, les fouines, les hermines sont exploités pour leur fourrure. Les crocodiles, les serpents et les lézards sont recherchés pour leur peau. Les tigres, les panthères, les jaguars, les léopards, les guépards sont également victimes de ce trafic. Ces grands félins sont aujourd’hui protégés par certaines lois mais qui restent relativement flexibles et qui n’empêchent pas le braconnage. Des individus sont prêts à payer le prix fort pour avoir un manteau de fourrure.


   
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